Fabio Scotto, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, V






Gerrit Dou, Joven a la ventana con una vela, v. 1658-1665
Gerrit DOU
Jeune femme à sa fenêtre avec une chandelle,
v. 1658-1665
Huile sur bois, 26,7 x 19,5 cm
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Tous droits réservés
Source






GERRIT DOU, JOVEN A LA VENTANA CON UNA VELA, 1658


Scosta la tenda colla mano
il seno stretto nel corpetto
regge un candela
guarda in basso
La nostalgia l’uccide
Quasi ride


Fabio Scotto, « Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid », Bocca segreta, Poesie 2004-2007, Bagno a Ripoli (Firenze), Passigli Poesia, 2008, p. 47.





GERRIT DOU, JEUNE FEMME À SA FENÊTRE AVEC UNE CHANDELLE, 1658



Elle écarte le rideau de la main
le sein serré dans sa guimpe
elle tient une chandelle
regarde en bas
La nostalgie la tue
Elle rit à peine


Traduction inédite d’Angèle Paoli




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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Quelle belle lumière, quelle belle composition spiralée : ce tableau est magique, il fait tant de silence …
    Même les noirs sont doux comme une caresse.
    Quelle plénitude…
    Regarder avec tout son silence et devenir un peu de cette flamme vacillante dans le mystère de ce regard.
    Nostalgie ?
    J’aurais écrit : attente ou tendresse… ou silence. Le mot silence en italien doit être très beau, aussi…

  2. Avatar de alistrid
    alistrid

    « La nostalgie la tue
    Elle rit à peine  »

    Pourquoi ?
    Je ne ressens aucune vague de tristesse ici.
    La flamme éclaire un regard attentif et serein; presque confiant.
    Ou alors, « Je ne sais pas »…

  3. Avatar de johal

    Sein serré de l’enfance
    Quelle émouvante évocation du passage…
    Merci

  4. Avatar de Angèle Paoli

    Alistrid, le sourire n’est pas aussi serein que cela. Si tu regardes bien (en agrandissant l’image), tu peux voir que les lèvres sont serrées, un peu, pincées, un peu. Il y a là comme l’esquisse d’un regret, celui de quelque chose qui a été et qui, peut-être, ne se reproduira plus.
    La femme à sa fenêtre est une image archétypale de l’attente. Le désir est suggéré par une série de signes : le sein gonflé, symbole d’Eros ; par les « putti » qui ornent le bas-relief sous la fenêtre et regardent dans la même direction que la jeune fille ; la chandelle, dont la flamme en même temps qu’elle éclaire, se consume, tout comme le désir.
    Au-delà de cette interprétation, on peut imaginer que la nostalgie provient de ce « passage », moment attendu mais sur lequel, une fois franchi le seuil, il est impossible de revenir. Difficile aussi de ne pas mettre en parallèle une autre toile de Gerrit Dou, peinte à la même époque (1661), La Vieille Femme à la chandelle (Wallraff-Richartz Museum, Cologne). L’une éclaire l’autre.

    GERRIT DOU, Vieille femme à la chandelle, 1661

  5. Avatar de Emilie Delivré
    Emilie Delivré

    Chère Angèle, mon regard est surtout attiré par le rideau qui pourrait être cramoisi. Je peux imaginer que les deux hommes, de leur diligence, ont espéré, ou craint, une telle apparition.
    « Du moins, pour moi, je n’ai jamais pu voir une fenêtre, – éclairée la nuit -, dans une ville couchée, par laquelle je passais, – sans accrocher à ce cadre de lumière un monde de pensées […] »
    (Barbey d’Aurevilly, « Le rideau Cramoisi » dans Les Diaboliques).

  6. Avatar de rita r.florit

    Molto buone queste traduzioni, cara Angèle, mancavo da tempo ma ora sono tornata e sarò più assidua anche qui da te.
    Un grande abbraccio
    r.

  7. Avatar de Angèle Paoli

    =>Émilie, ton choix du « rideau cramoisi » est judicieux. Je n’y avais pas songé ! Ici, pourtant, nous ne sommes qu’aux prémices qui président à la terrible aventure autour de laquelle va s’enrouler le Rideau Cramoisi.

    =>Stregamia, grazie a te per la tua visita express ! Mi fa tanto piacere ! Ti aspetto !

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