Fabio Scotto, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, XI






Harmensz Van Rijn Rembrandt, Autorretrato, c. 1643
Harmensz Van Rijn REMBRANDT
Autoportrait, v. 1643
Huile sur panneau de bois, 72 x 54,8 cm
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Tous droits réservés
Source






HARMENSZ VAN RIJN REMBRANDT, AUTORRETRATO, 1643


Col collo di pelliccia
e il cappello
né giovane né bello
il collo scoperto
la mano in ombra
un naso forte
come un rostro
nel buio spezzato
dalle collane argentate
dal pallido incarnato
Rembrandt stamani
nelle mie parole
si è ritratto


Fabio Scotto, « Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid », Bocca segreta, Poesie 2004-2007, Bagno a Ripoli (Firenze), Passigli Poesia, 2008, p. 53.





HARMENSZ VAN RIJN REMBRANDT, AUTOPORTRAIT, 1643



Avec son col de fourrure
et son chapeau
ni jeune ni beau
le cou découvert
la main dans l’ombre
le nez robuste
comme un rostre
dans la pénombre brisée
par les colliers argentés
par la pâleur de l’incarnat
Rembrandt ce matin
dans mes mots a peint
Son portrait


Traduction inédite d’Angèle Paoli




FIN



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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Fabio Scotto a écrit. Vous avez lu. Vous avez cherché au musée de Thyssen-Bornemisza les toiles évoquées par ces onze poèmes. Vous les avez contemplées longuement (c’est une histoire d’amour entre vous et la peinture hollandaise du XVIIe !)
    Et puis vous entreprenez, pour notre bonheur, la traduction de ces poèmes… 4 mois… pour ajuster les mots, pour ne pas trahir dans le registre d’une langue où les mots traînent des costumes….
    Je crois qu’on ne réalise pas tout cela, de patience et d’amour de la langue que cela représente.
    J’ai beaucoup appris de ce regard de Fabio Scotto. Mélange de classicisme et d’invention. Des pirouettes ébranlant ce qui se dit habituellement sur ces toiles vues, revues, commentées, détaillées.
    Quelque chose de surprenant et de beau s’est inscrit là. ça donne envie d’aller là-bas, de les rencontrer ces toiles, et de lire ce poète et de s’interroger sur ce métier d’écrire que vous offrez parfois aux autres, dans la traduction.
    Je vais aller faire un tour dans votre recueil « Statuaire » pour voir ce que vous écrivez, vous, de ces statues que vous avez choisies et aimées. J’espère y accéder facilement (moi et l’informatique, ce n’est pas un mariage d’amour !)
    Merci pour ce cadeau.

  2. Avatar de Christiane
    Christiane

    Je viens de découvrir « Statuaire » : 13 magnifiques photos et une poésie qui reste longtemps dans le silence des yeux. Je ne connaissais ni ce musée d’Amiens, ni ces sculpteurs, ni leurs oeuvres et bien sûr je ne connaissais pas ces poèmes…
    Riche colonne de gauche à explorer…

  3. Avatar de Angèle Paoli

    Christiane, vous êtes une vraie lectrice, attentive et juste. Et une amie attentionnée. Je suis touchée par ce que vous dites de mon travail de relecture des poèmes de Fabio Scotto. C’est vrai que j’ai aimé m’insinuer dans ce recueil, patiemment, au coeur des mots de Fabio dont j’aime la poésie, tout en nuances. Grâce à lui, j’ai redécouvert ces toiles dont certaines m’étaient inconnues. Cela m’a demandé d’effectuer des recherches sur le site même du musée pour pouvoir offrir à mes lecteurs poèmes et toiles (le recueil de Fabio Scotto ne comporte que ses seuls poèmes). Fabio Scotto, que j’ai entretenu de notre mise en ligne au jour le jour, est très heureux du résultat obtenu. Je crois qu’il était à mille lieues d’imaginer ce à quoi nous pouvions aboutir réellement.
    Merci aussi , Christiane, de votre promenade dans le Musée de Picardie d’Amiens et de ramener ainsi mon exposition « statuaire » à la surface de mes terres.

  4. Avatar de Le Scriptorium
    Le Scriptorium

    Beau travail à échos successifs. Bravo Angèle.
    Trop pressé comme souvent par de multiples tâches, je n’avais pas suffisamment « pris le temps » de méditer cette séquence.
    Le peintre devant lui-même; Fabio Scotto devant le portrait. Angèle parcourant le texte, puis remontant jusqu’au portrait. Et les commentateurs, s’ajoutant à la procession !
    Cela correspond bien à ce processus de création partagée auquel je suis si sensible. Une pratique de polyphonie dans le temps (l’âme corse comprendra sans peine !).
    Amitié vive
    Dominique Sorrente

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