Octavio Paz | Certitude

«  Poésie d’un jour  »



D'un mot à l'autre ce que je dis s'évanouit.
Ph., G.AdC






CERTEZA


Si es real la luz blanca
de esta lámpara, real
la mano que escribe, ¿son reales
los ojos que miran lo escrito?

De una palabra a la otra
lo que digo se desvanece.
Yo sé que estoy vivo
entre dos paréntesis.






CERTITUDE


Si réelle est la blanche lumière
de cette lampe, réelle
la main qui écrit, sont-ils réels
les yeux qui regardent ce qui est écrit ?

D’un mot à l’autre
ce que je dis s’évanouit.
Je sais que je suis vivant
entre deux parenthèses.


Octavio Paz, Jours ouvrables [Días hábiles] (1958-1961), Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2008, page 209. Traduction par Yesé Amory et Jean-Claude Masson.






OCTAVIO PAZ

Octavio Paz
Source



■ Octavio Paz
sur Terres de femmes

Árbol adentro
31 mars 1914 | Naissance d’Octavio Paz



■ Voir aussi ▼

→ (sur books.google.com)
The Collected Poems of Octavio Paz, edited by Eliot Weinberger



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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Vertigineuse question : est-ce réel ? Regardant nous nommons, regardant, nous lisons. Le monde vu est une lecture qui s’écrit : lumière… lampe… main… yeux…
    Nous sommes entre deux mots. Je veux le mot qui n’est pas vu, le mot de ce qui n’est pas visible, le mot hors-parenthèse…

  2. Avatar de johal

    Les parenthèses, tout est là, entre ces deux paumes du vide.
    Troublant…

  3. Avatar de Angèle Paoli

    Les mots comme des cailloux semés entre les parenthèses, entre les rives du silence et des contraires. D’une strophe à l’autre du poème, entre les deux « paumes du vide », un même cheminement de voix. Merci à toutes deux, Johal et Christiane.

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