Joë Bousquet | Passer

«  Poésie d’un jour  »



C’est par ton charme qu’une fille D’un corps ébauché par les cieux A formé la larme des villes
Ph., G.AdC







PASSER


Enfance qui fus dans l’espace
Un vol poursuivi jusqu’au soir
J’appelle ton ombre à voix basse
Avec la peur de te revoir

Sœur en deuil de tes robes claires
Ta fuite est l’oiseau bleu des jours
Que de son chant fait la lumière
Des gestes rêvés par l’amour

C’est par ton charme qu’une fille
D’un corps ébauché par les cieux
A formé la larme des villes
Qui s’illuminent dans ses yeux

Et ce fut ton âme de rendre
Mon doute plus que moi vivant
Passerose aux ailes de cendre
Qui m’ouvrais ton cœur dans le vent



Joë Bousquet, La Connaissance du soir, Éditions Gallimard, 1947 ; Collection Poésie, 1981, page 65.






JOË BOUSQUET


Joë Bousquet




■ Joë Bousquet
sur Terres de femmes

11 septembre 1937 | Lettre de Joë Bousquet à Poisson d’or
Décembre 1938 | Lettre de Joë Bousquet à Poisson d’or
Serge Bonnery et Alain Freixe, Les Blessures de Joë Bousquet (lecture d’AP)



■ Voir aussi ▼

André Rougier | Midis





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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Le piano d’Enrico Pieranunzi installe un silence mélancolique déchiré par la solitude de la trompette d’Enrico Rava… C’est un jazz nocturne très proche de cette poésie de Joe Bousquet, cette incantation à l’enfance, cette perte, cet évanescent souvenir si calme… cette douleur aussi. Vertige…

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