Jacques Roman | Le là embrase son corps

«  Poésie d’un jour  »



Abandon et sourire
Dessin de Menga Dolf
pour Je vois loin des yeux
de Jacques Roman,
Labor et Fides, 2005.







LE LÀ EMBRASE SON CORPS



Le là embrase son corps
joui d’enfant ravi
à l’écorce toujours tendre
d’un blanc buisson d’épines
file en l’œil et hors
une vive et rousse tache
tendue en un muet désir


Il est l’invité
qui mange sa part de ciel
un faible battement d’aile
en sa cage d’os
ce peu d’une vie en alerte
enivré d’un envol léger


Abandon et sourire




Jacques Roman, D’entente avec oui, Paupières de terre, 2008, s.f. Gravures sur bois de Vincent Ottiger.






JACQUES  ROMAN



■ Jacques Roman ▼
sur Terres de femmes

[La rature, accouplée à la jouissance d’écrire] (extrait de le dit du raturé/////le dit du lézardé)
Proférations (lecture d’Isabelle Lévesque)



■ Voir aussi ▼

→ (sur le Cultur@ctif Suisse)
plusieurs pages sur Jacques Roman dont une notice bio-bibliographique
→ (sur Terre à ciel)
un dossier Jacques Roman
→ (sur letemps.ch)
un entretien avec Jacques Roman





Retour au répertoire du numéro de février 2009
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Cet homme écrit depuis si longtemps que sa langue est vraiment libre. Elle surgit intacte, loin de tous les codes du langage. Parole rabotée par la seule innocence et sa pureté incisive…

  2. Avatar de Guidu

    OT________
    La légende de la photo du jour : « Cogito ou Kojito ? » n’est pas de moi mais de Yves Thomas le webmestre de TdF .
    Qu’il soit ici remercié !
    Amicizia
    Guidu___

  3. Avatar de Alistrid
    Alistrid

    Oh ! merci pour ce lien Guidu. SUPERBE !

  4. Avatar de Christiane
    Christiane

    OT

    Sur les murs de Paris, de drôles de silhouettes. Collages d’un groupe de peintres activistes. Le personnage clé est appelé Zuman Kojito. Il s’exprime par bulles.
    Les dernières que j’ai vues : « J’existe – je résiste – Bousculer l’incertitude »
    Bravo à Yves et Guidu pour ce chemin des… écoliers !

  5. Avatar de Angèle Paoli

    « Pureté incisive », en effet, c’est ce que j’ai ressenti dans l’écriture de cet érotisme léger, empli de fraîcheur.
    Guidu nous a emmenés ailleurs, loin de ce poème, il nous en a distraits en nous emmenant nous aussi, à sa suite, sur cette bande passante, mouvante emouvante émouvante. Car nous sommes semblables à ces passagers du quotidien, à la fois inconnus et familiers. Cela me rappelle le couloir du métro à Montparnasse, les tapis roulants à double sens et ces visages que nous croisons à toute vitesse sans jamais pouvoir nous arrêter sur aucun d’eux ! C’est émouvant et tragique en même temps ! Notre fragilité me bouleverse.

Répondre à Alistrid Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *