Jean-Louis Giovannoni | [Notre voix]

« Poésie d’un jour »



Est-ce la voix des autres qui donne - ton silence un lieu
Ph., G.AdC







[NOTRE VOIX]



Notre voix
où trouve-t-elle son corps



On parle
on écrit
pour que les autres
oublient leurs corps
pour qu’ils viennent habiter
notre voix
nos mots



Est-ce la voix des autres
qui donne à ton silence un lieu



Et si tu n’étais présent
en ce monde
que pour donner naissance
à cette forme invisible
qui se tient dans ta voix

Ce corps aérien



Et si être présent dans les mots
ne consistait qu’à disparaître en eux




Jean-Louis Giovannoni, Ce lieu que les pierres regardent [Éditions Lettres vives, 1984] suivi de Variations, Pas japonais, L’Invention de l’espace, Éditions Lettres vives, Collection Terre de poésie, 20213 Castellare-di-Casinca, 2009, pp. 48-49. Préface de Gisèle Berkman.













    Originaire de Morosaglia et du hameau de Caroneo [u Carognu] sur la commune de Monte (près de Olmu, dans le Casacconi, Haute-Corse) par son père, et d’origine italienne par sa mère (Marie-Louise Chiabrandi), Jean-Louis Giovannoni est né le 7 janvier 1950 à Paris, où il réside aujourd’hui. Il a exercé jusqu’en 2012 la profession d’assistant de service social dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne. Il a fondé et dirigé avec Raphaële George Les Cahiers du Double de 1977 à 1981. Membre du comité de rédaction du Nouveau Recueil de 2005 à 2007, il a publié dans de nombreuses revues : Exit, Sgraffite, Poésie I, L’Animal, Atelier Contemporain, Recueil, Le Nouveau Recueil, Mai hors saison, Inculte, Revue littéraire, Sud, L’Autre, Tout est suspect, Actions poétiques, L’Ire des vents,…, et a publié plus d’une vingtaine de recueils, dont le dernier, L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare, aux éditions Unes (août 2020).
    Jean-Louis Giovannoni a reçu en 2010 le prix Georges-Perros et a été président de la Maison des écrivains et de la littérature en 2011-2012.



JEAN-LOUIS GIOVANNONI


Giovannoni
Ph. © Fabienne Vallin
Source





■ Jean-Louis Giovannoni
sur Terres de femmes


[Ne me laisse pas ici parmi les ombres !] (extrait de L’air cicatrise vite)
Ce que l’immobile tient pour geste (extrait de Pastor, Les Apparitions de la matière)
Envisager (note de lecture de Tristan Hordé)
[Aucune sortie possible] (extrait d’Envisager)
L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare (lecture d’AP)
[Vue imprenable] (extrait de L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare)
Îles circulaires
[Il faut si peu de chose]
Issue de retour (lecture d’Isabelle Lévesque)
Issue de retour (lecture d’AP)
[Je ne sais pourquoi l’autruche me fascine autant] (extrait de Journal d’un veau)
Mère
[Nous venons d’un pays qu’on ne peut plus toucher] (extrait de On naît et disparaît à même l’espace)
[Pourras-tu encore témoigner…] (extrait des Mots sont des vêtements endormis)
Sous le seuil (note de lecture d’AP)
[Le jour se lève] (extrait de Sous le seuil)
[toujours cette envie de t’ouvrir]
[Tout se cicatrise] (extrait de Garder le mort)
Voyages à Saint-Maur (lecture d’AP)
[Troisième voyage à Saint-Maur]
[Huitième voyage à Saint-Maur]
Jean-Louis Giovannoni | Stéphanie Ferrat, « Les Moches » (lecture d’AP)
Jean-Louis Giovannoni | Marc Trivier, Ne bouge pas ! (lecture d’AP)




■ Voir aussi ▼


→ (sur Terres de femmes)
3 février 1984 | Lettre de Raphaële George à Jean-Louis Giovannoni (+ La Main de Raphaële George, par Jean-Louis Giovannoni)
→ (sur Secousse-08)
un entretien de Jean-Louis Giovannoni avec Anne Segal & Gérard Cartier (novembre 2012)



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Commentaires

  1. Avatar de Christie

    Oooh que ce texte me parle
    tiens
    je vais l’apprendre pour me le redire quand je voudrai..
    des baisers à vous deux

  2. Avatar de Christiane
    Christiane

    La seule idée que ce serait possible… Cette langue rebelle et indomptable ferait donc nid dans la chair de silence de l’être aimé ? Comme une musique de coeur-violoncelle, comme un contre-emploi, un chemin improbable, elle envelopperait comme une tendresse singulière, cachée dans son habit de mots. Il y a là éclosion invisible qui me laisse songeuse et émue…

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