Claude Ber | le miel à la bouche

« « «  Anthologie poétique Terres de femmes (61)

L-id-e exacte requiert d-autres agencements. L-espace du mot y est d-finitivement d-natur-.
Ph., G.AdC





LE MIEL À LA BOUCHE



le miel à la bouche
dans le mot le bruit du mot à être dit loin de la chose
le bruit n’est pas un son
le sonore du mot fait un bruit de gorge dans la parole
entre bruit et son une maniaque recomposition de l’absence
entre donner et prendre la même main
des doigts voyagent sur l’eau un mot est un iceberg sur la banquise, tout quasi dessous, les doigts une avancée de la main vers l’air où ils s’écartent
et flottent les doigts à tâtons du mot qui les désigne

On aimerait dire cela suffit d’interroger. De s’accoupler à des tornades insignifiantes, insignifiviandes dans le devenir de la chair. Le corps couplé à une durée herbivore. L’idée exacte requiert d’autres agencements. Une position dure. Une posture. Colonne enracinée aux carreaux de la cuisine. Ou du dojo. C’est tout de même. L’identique question de l’assise.
À elle pas de solde ni de bilan. Le décompte de la durée est incisif. Et sans parti pris. Sans atermoiements non plus. L’espace du mot y est définitivement dénaturé.
Et à propos du miel ou de l’existence, ce pourrait être tout aussi bien mer que miel ou mamelon. Ou d’autres géométries minimales.
Une manière de dire qui déplace la position.


Claude Ber
Texte inédit (mars 2010) pour Terres de femmes (D.R.)




CLAUDE BER


Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
Ph.© Adrienne Arth
Source




■ Claude Ber
sur Terres de femmes


Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
La mort n’est jamais comme (note de lecture d’AP)
Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
Les mots, le vent, les herbes racontent (extrait de Mues)
Sinon la transparence (extrait du recueil Sinon la transparence)
[Toujours la langue veut dire] (extrait du recueil Il y a des choses que non)
Vues de vaches (note de lecture d’AP)
Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)




■ Voir aussi ▼


le site de l’écrivain Claude Ber



Retour au répertoire du numéro de mars 2010
Retour au Sommaire de l’anthologie poétique Terres de femmes
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Le bruit des mots à fond de gorge comme monte la boule douleur-douceur de la langue violente. Miel dites-vous et le chant des abeilles, baiser sacré aux lèvres des poètes, se glisse entre les draps de lin de l’anthologie de Terres de femmes. Bruits des mots miel et mer où Nausicaa s’en vient innocente, frissonnante, volubile, enroulée. L’air glisse dit-elle, l’or des mots coule comme miel, dites-vous. Se déroule ce tendre silence où vos neiges de mots fondent et nous fondent avec des petits bruits d’eau vive en ce printemps des femmes.

Répondre à christiane Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *