Pierre Reverdy | Heure

« Poésie d’un jour »


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Image, G.AdC





HEURE


Un œil se ferme à l’horizon
                     L’autre se lève
Combien de temps faut-il pour parcourir la nuit
Le bruit et la lumière
Étoiles et grelots
            Quelqu’un sur la montagne a jeté son manteau
                     Et derrière
                                       L’eau
            Le soleil éteint qui tombe
Et le chant plus gai d’un oiseau
            Le tour du monde
                              Tout se dresse autour du rideau
                       Les voix qui montent vont plus haut
                       ou les marches plus basses
                              Celui qui redescend
                              Marche la tête basse
L’ombre s’allonge
                              Le ciel s’éclaire
On écoute les bruits tomber tout près du mur
                                     Contre la terre




Pierre Reverdy, Autres poèmes retrouvés, in Œuvres complètes, tome I, Éditions Flammarion, Collection Mille & Une Pages, 2010, page 1010.





PIERRE REVERDY


Reverdy par Juan Gris




■ Pierre Reverdy
sur Terres de femmes

Les Ardoises du toit (deux poèmes extraits du recueil)
Le bonheur des mots
Ciel étoilé (poème extrait des Ardoises du toit)
Sur la mer le lever du jour (poème extrait de Sources du vent)
11 septembre 1889 | Naissance de Pierre Reverdy (poème + notice bio-bibliographique)
15 mars 1918 | Pierre Reverdy, Les Ardoises du toit
17 juin 1960 | Mort de Pierre Reverdy



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site du cipM, centre international de poésie Marseille) la
fiche bio-bibliographique consacrée à Pierre Reverdy
la page Pierre Reverdy du blog La Lucarne (dont une émission de Sophie Nauleau sur Pierre Reverdy [« Une vie une œuvre »] diffusée sur France Culture le 15 octobre 2006)
→ (sur le site d’Ouest France)
un entretien d’Antoine Emaz sur Pierre Reverdy




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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Jacques Dupin, dans le catalogue de l’exposition A la rencontre de Pierre Reverdy (Fondation Maeght, 1970), écrit, page 11 :
    « Ce qui passe, à chaque instant, à la fois excède nos limites et ne suffit pas à notre désir, nous échappe et nous déborde . En dresser le constat, c’est préciser les traits d’une blessure, la maintenir ouverte, attiser son secret. Le poème est l’accomplissement d’une attente, l’attente d’une attente, son scintillement. »
    « Et derrière l’eau le soleil qui tombe… »
    ô, comme il faut d’enfance pour retrouver cela ! Seuls les grands savent que la nuit couve une aurore, car il est là, l’astre immobile et nous tournons comme toupie entre lumière et nuit, aux yeux ouverts par nos sommeils.

  2. Avatar de florence Noël

    Très juste analyse de Jacques Dupin ! Merci Christiane

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