Claudine Bohi | Le funambule sans son fil

« Poésie d’un jour »



Boho, Même pas 2
Peinture de Joanna Flatau
(première de couverture de Même pas de Claudine Bohi)
Source






LE FUNAMBULE SANS SON FIL



Le funambule sans son fil

et debout
dans son vide


vivre c’est là






la peau devient loin sur toi
même frottée


rien est si plein


ça envahit
plus grand que le ciel

plus fort






les cris ensemble
sont mêlés brouillés
emportés par les fantômes


c’est oublié


disparu
englouti
loin sous la boue



noyer

respirer pas d’air






toutes les phrases sont perdues
égarées

éparpillées


c’est là rien


mourir partout

avec personne dedans




Claudine Bohi, Même pas, Le bruit des autres, Limoges, 2009, pp. 34-35-36-37.




CLAUDINE BOHI


Vignette C BOHI




■ Claudine Bohi
sur Terres de femmes

[brouillard n’est pas absence] (poème extrait d’Éloge du brouillard)
[Duels de lumière]
Et cette fièvre qui demeure
Secret de la neige (poème extrait de L’Enfant de neige)
[je laisse tomber le mot maman] (poème extrait de Mère la seule)
[L’eau son puits étrange] (poème extrait de On serre les mots)
Mère la seule (lecture d’Isabelle Lévesque)
L’invisible (poème extrait de Mettre au monde)
Naître c’est longtemps (lecture d’AP)
Naître c’est longtemps (lecture de Philippe Leuckx)
Corps levé (poème extrait de Naître c’est longtemps)
[à force de mots sur la peau] (poème extrait de Parler c’est caresser un corps)
[La raison sort toujours de l’irrationnel] (poème extrait de Rêver réel)
Une lumière de terre
Claudine Bohi | Philippe Bouret, Cet enfant sans mot qui te commence (lecture d’AP)
Claudine Bohi | Olivier Gouéry [Voici donc le matin]
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
si ce n’est pas trembler
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Claudine Bohi (+ deux poèmes)



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Le bruit des autres)
la page de l’éditeur consacrée à Même pas (comprenant une note de lecture de Chantal Dupuy-Dunier et une autre de Béatrice Libert)
→ (sur le site du Printemps des poètes) une
fiche bio-bibliographique de la Poéthèque sur Claudine Bohi



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Commentaires

  1. Avatar de Bénédicte Monod
    Bénédicte Monod

    « Là même où les acrobates
    font le saut périlleux  »

  2. Avatar de christiane
    christiane

    C’est très très beau cette écriture murmurante, frôlant ce poème premier qui s’est perdu dans le creux de la terre. Seuls les poètes peuvent entendre ce grondement sourd qui bouge sous l’écorce des choses et se lancer funambules incertains, dans les ombres impossibles du nom pour révéler ce qui a disparu.
    Je viens d’écouter Édouard Glissant, sourcier du langage poétique. Juste ce qu’il me fallait pour « entendre » la voix de Claudine Bohi.

  3. Avatar de Agenda culturel de TdF

    Reprise du Mercredi du Poète à la Brasserie Le François-Coppée à Paris.
    Claudine Bohi, «Le funambule sans son fil».
    Présentation par Jean-Paul Giraux. Lectures. Débat avec la salle. Signature.
    Mercredi 22 septembre 2010 à 15h00
    à la brasserie Le François-Coppée
    1, boulevard du Montparnasse
    75006 Paris
    Métro Duroc

  4. Avatar de Claudine Bohi
    Claudine Bohi

    Ces références à E. Glissant et au saut périlleux des acrobates me touchent vraiment !

    Vivre, parfois ressemble à un saut périlleux sans filet.
    Ce risque, parce que le langage est toujours plus grand que nous-même, ce risque, les mots l’apprivoisent.
    « partagée de paroles
    allumant le silence
    partagée sans nom… »

    Claudine Bohi

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