Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris

« Poésie d’un jour »



Danielle fournier luce guibaud
Montage photographique, G.AdC






Parfois elle, entre dans la mer ― c’est une femme de mer ; et remarque sur ses mains, une certaine solitude venue avec le vent cassant, heurtant la quotidienneté des jours. Elle se rend aux tranchées, aux dunes protégées, cherche un itinéraire qui ne ressemblerait pas au gouffre. À l’abri des murmures du monde, il y a dans les marécages où certaines espèces font leur nid, des routes en lacets qu’il faut connaître, mais aussi le marché  couvert,   les églises quand rouges,   viennent le désir et l’avalanche de mots silencieux. Oui, parfois le désir.

Je, fuyant.
Danielle Fournier, Iris, in Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris, Éditions de l’Hexagone, Montréal, 2012, page 27.







Iris partagée    cette envolée
pollen entre les cuisses à grandes enjambées
le siècle fait tomber les hommes
venus des mers glacées
Iris sur ligne de vie    délivre
voyage vers l’île aux fougères
Iris d’où venue en éphémère
renonce à la limite    au transit
si les peaux se quittent sans nuage
cicatrice sur le seuil
                                      lichen sur la main
                                      le nom dessus
                                      tiendrait
                                      même dénoué.





Luce Guilbaud, « Ce lieu-là », in Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris, Éditions de l’Hexagone, Montréal, 2012, page 89.






Danielle Fournier   Luce Guilbaud, Iris, Éditions de l’Hexagone





■ Danielle Fournier
sur Terres de femmes

Le chaos des flammes
toi
ton prénom
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Pas de mots dans les mots
→ (dans la galerie Visages de femmes)
un Portrait de Danielle Fournier (+ un poème extrait du recueil Il n’y a rien d’intact dans ma chair)




■ Luce Guilbaud
sur Terres de femmes


[L’ombre amoureuse] (extrait de Débordé pourpre)
Demain l’instant du large (lecture de Sylvie Fabre G.)
[Le haut le bas l’envers l’endroit] (extrait de Demain l’instant du large)
[il y a eu des pluies] (extrait de Nuit l’habitable)
Mère ou l’autre (note de lecture d’AP)
[Mon enfance] (extrait d’Où la chambre d’enfant)
[les ombres envahissent] (extrait de Pas encore et déjà)
[mon père m’offre des animaux] (extrait de Vent de leur nom)
Luce Guilbaud ou la traversée de l’intime (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
Luce Guilbaud | Amandine Marembert | Renouée (extraits de Renouées)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Le corps penche




■ Danielle Fournier | Luce Guilbaud
sur Terres de femmes


Iris (note de lecture d’AP)
[Dis-moi plutôt ce qui nous réunit](autre extrait d’Iris)




■ Voir | écouter aussi ▼


→ (sur L’île, l’infocentre littéraire des écrivains québécois)
une notice bio-bibliographique sur Danielle Fournier
→ (sur le site du Printemps des poètes)
la fiche bio-bibliographique de la Poéthèque consacrée à Luce Guilbaud
→ (sur YouTube)
Sophie Ducharme lit un extrait d’Iris de Danielle Fournier et Luce Guilbaud (21 mars 2012)






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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Ces mots qui se répondent de l’une à l’autre, si proches et si différents. Iris versicole devenu la fleur-emblème du Québec. Trois pétales ouverts à la lumière, trois sépales connivents, serrés sur leur secret. Entre eux, trois étamines lumineuses pour porter dans l’entre-soi un si beau pollen. Iris glissé entre deux noms : irisation et reflets bleus du je-fuyant de l’une portant écume de mots à l’île des fougères de l’autre. Messagères éblouies par les migrations croisées de leurs poèmes. Quel beau recueil…

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