Gabrielle Althen | Vie saxifrage (extrait)

« Poésie d’un jour »



VIE SAXIFRAGE (extrait)


Le premier devoir était d’accéder aux vestiges d’années fortes, carrures géantes sous le ciel cru. Puis quand déclinerait l’ardeur insinuée entre la roche et le cri trop léger de l’été, de renouer cette gloire dans son propre baluchon, pour le porter à demain et rentrer dans la ville.

Toi que je cerne déjà d’espace, ne me dis pas que j’ai touché au vide !

J’aimais notre matière de corps, de roc, de tête et de lumière, et notre matière d’âme faite pour garder les mains pleines.

Qui n’est pas nu entre la vie et la mort conjuguée dans cette obsédante pureté que le vent laisse en partant ?



Gabrielle Althen, Vie saxifrage, Al Manar | Éditions Alain Gorius, 2012, page 37.






Vie Saxifrage



GABRIELLE ALTHEN


Gabrielle Althen
Source



■ Gabrielle Althen
sur Terres de femmes

La Cavalière indemne (note de lecture d’AP)
L’isole (extrait de La Cavalière indemne)
Corps à corps (poème extrait de Soleil patient)
Sans titre
Soleil patient (lecture de Matthieu Gosztola)
Soleil patient (note de lecture d’Isabelle Lévesque)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Une fois le gris devenu l’autre versant du bleu
→ (dans la galerie Visages de femmes)
un autre poème extrait de Vie saxifrage



■ Voir aussi ▼

→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
→ (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature)
une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
→ (sur La Pierre et le Sel)
Gabrielle Althen, entre splendeur et écharde







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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Je ne comprends pas ce fragment de parole de Gabrielle Althen mais je le sens par la paume des mots, là où les saxifrages ont fendu la roche pour s’ouvrir à la lumière. Un effort pour arracher au passé le dur désir de durer, une telle force qui a été roc, une telle nudité du temps qui arase et vole aux « mains pleines » leur chair de cela qui fut « matière de corps ». C’est écrit à contre-mots, dans une pâte qui donne matière d’âme et je pétris cette écriture pour qu’elle dévoile son « ciel cru ». Beauté tremblante d’une langue poétique rare.

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