Jean-Claude Pirotte | la mère

« Poésie d’un jour »



Je_me_fichais_de_la_terre_je_n-expliquais_pas_la_lumi-re
Ph., G.AdC






LA MÈRE


la mère : reviens sur terre
disait-elle, où suis-je si
je voyage ailleurs qu’ici
je me fichais de la terre

je n’expliquais pas la lumière
et je donnais ma langue au chat
pour qu’il me parle avec sa voix
j’écoutais tout de travers

je buvais le clair et l’obscur
je creusais de l’ongle la tombe
où retrouver les Dioscures
et les feux Saint-Elme de l’ombre



Jean-Claude Pirotte, Revermont, Le temps qu’il fait, 2008, page 95.



_______________
Note : Jean-Claude Pirotte a reçu en 2009 le prix Maurice Carême de poésie pour son recueil Revermont.




JEAN-CLAUDE PIROTTE


Pirotte portrait 2
Ph. © Belga/AFP/Archives/
Source





■ Jean-Claude Pirotte
sur Terres de femmes


[je me suis dégagé d’une ombre] (extrait de Je me transporte partout)
À Saint-Léger | suis réfugié (lecture de Bernadette Engel-Roux)
[le ciel au crépuscule] (extrait d’Une île ici)




■ Voir aussi ▼

→ (sur marincazaou – le jardin marin)
une page consacrée à Jean-Claude Pirotte
→ (sur Esprits Nomades)
une page consacrée à Jean-Claude Pirotte






Retour au répertoire du numéro de janvier 2011
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Ce poème rassemble une migration et une résistance. Brumes….

  2. Avatar de Mth Peyrin

    En écho insulaire et solidaire, ce poème de Charles Juliet dans L’œil se scrute :

    cette brume
    où choses et visages
    glissent dérivent

    lointains
    vagues

    et ces ruées qui
    vous expulsent
    de vous-même

    vous lancent
    à leur poursuite

    puis aussitôt
    s’inversent

    reviennent vous frapper
    comme un inlassable
    ressac

    et chaque fois
    l’usure
    l’usure

  3. Avatar de Mahdia Benguesmia
    Mahdia Benguesmia

    Quel beau poème est cette belle illustration au poème de Jean-Claude Pirotte !
    Angèle déploie ici ces beaux taffetas du ciel non encore envisagés par la nature et qui ne peuvent désigner fantastiquement, même si la réalité de la mort est tragique, que la douceur de cette mère du poète, de nous tous qui, en dépit des revers causés par son absence, veille du ciel sur la poésie de son enfant.
    Longue vie à vous Angèle.
    Cette belle illustration en rouge et noir éclatants symbolise plus en détails l’ample velours de la tradition poétique cosmopolite que vous défendez.

Répondre à christiane Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *