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Image, G.AdC LA VIEILLE MOURANTE Coffrée dans ton lit-cage Livrée aux mécaniques Vieille ô si vieille La mort hésite à t’accueillir Tête burlesque Sous les vrilles des cheveux blancs Un sirocco de rousseurs ensable ta peau Des rides rapiècent tes joues Ta bouche n’est qu’un puits Tu happes l’air Ton cœur perd substance Ton horizon se détisse Ta chair t’engloutit Vieille ô si vieille Où sont ceux qui t’aimaient ? Ta route fut trop longue La mort les a surpris La vie les a rongés Une main est pourtant là Qui recouvre la tienne Son toucher traverse Tes brumes d’agonie Une voix t’accompagne Vers le lieu sans âge Que le temps n’assiège plus Laisse tomber tes défroques Quitte en douceur l’enclos Va à perte de vue Rejoins l’ultime flotille Qui cingle vers l’inconnu. Andrée Chedid, Territoires du souffle, Éditions Flammarion, 1999, in Andrée Chedid, Au cœur du cœur, Poèmes choisis et préfacés par Matthieu Chedid et Jean-Pierre Siméon, Librio Poésie, 2009, pp. 90-91. |
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